Selon le ministère de l’Intérieur, l’année 2019 a connu une augmentation de 36 % des victimes d’actes homophobes ou transphobes. Mais en 2020, où en sommes-nous des discriminations envers les personnes LGBTQI+ (lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, queer, intersexes, et autres), et de leur lutte pour obtenir l’égalité en droit et en considération dans leur vie et dans la société ?

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Homophobie et transphobie

Les personnes homophobes jugeant les personnes homosexuelles « anormales », ont à leur égard des réactions de rejet qui peuvent les mener à de la violence verbale ou physique. Pour leur part, les personnes transphobes haïssent voire agressent les personnes transgenres, qui en façade ou sur le plan administratif, ont décidé de changer de sexe. Quant aux personnes lesbophobes, elles stigmatisent les femmes lesbiennes par des préjugés négatifs sur leur orientation sexuelle.

Environ 133 000 couples de même sexe et 15 000 personnes transgenres vivraient dans l’Hexagone.

État des lieux en France

Parmi les récentes avancées, la loi du 17 mai 2013 sur le mariage pour tous autorise le mariage et l’adoption pour les couples de même sexe. Et les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre sont un délit passible de sanctions pénales (articles 225-1 à 225-4 du Code pénal).

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Mais partout les insultes et les violences LGBTphobes ont perduré : le nombre de situations rapportées (2 400) est en hausse. Les victimes sont surtout des hommes (75 %). Souvent, leurs agresseurs sont des hommes (78 %) agissant en groupe (61 %). Du coup, la majorité des personnes LGBT adoptent des « stratégies d’invisibilité ».

Le travail de terrain et les services d’urgence

La Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti LGBT (DILCRAH) agit en coordination avec tous les ministères et en concertation avec les associations. Interviennent notamment les associations SOS homophobie, L’Autre Cercle ou le Refuge. De son côté, l’association Flag ! accompagne au sein des ministères de l’Intérieur et de la Justice toutes les victimes de LGBTphobies jusqu’à leur prise en charge par les acteurs de la chaîne judiciaire.

Mais comment expliquer la persistance, pour la quatrième année consécutive, des signalements d’infractions à caractère homophobe ou transphobe ? Pour SOS homophobie, « la haine s’est cristallisée lors des débats sur l’ouverture de la Procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes, en raison des atermoiements des pouvoirs publics à légiférer ».
En 2020, le confinement a d’ailleurs exacerbé les violences familiales contre les jeunes LGBT.

Un plan d’urgence gouvernemental

Pour leur venir en aide, Marlène Schiappa, la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, a mis en place un « plan d’urgence » dont le financement de 6 000 nuitées d’hôtel pour un coût total estimé à 300 millions d’euros. De son côté, le ministère de l’Éducation nationale organise chaque année une campagne de prévention de l’homophobie et de la transphobie dans les collèges et lycées. Et le ministère de l’Enseignement supérieur a promu dès la rentrée 2019 l’utilisation du prénom d’usage sur les documents officiels pour les personnes transgenres tout au long de leur scolarité ou de leur carrière professionnelle.

Aujourd’hui, 61 entreprises et collectivités publiques signataires d’une Charte d’engagement luttent pour l’inclusion LGBT au travail. Des dispositifs d’écoute et de traitement des situations sont à la disposition des agents au sein des principaux ministères et des services du Premier ministre.

Conclusion

Grâce au travail des associations et des pouvoirs publics, les victimes vont de plus en plus porter plainte, fait valoir la DILCRAH. Pourtant selon une enquête récente de l’Agence européenne des droits fondamentaux, 68 % des personnes LGBTI interrogées jugent insatisfaisante la réponse gouvernementale pour lutter contre l’intolérance anti-LGBT. « Ce dont on a besoin, c’est de courage politique pour des droits aboutis », estime la coprésidente de SOS homophobie.

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