Après les trois premiers cas suspects suivis du premier décès officiel du coronavirus mi-février 2020, la France devait faire face à une épidémie inédite, rapide et très meurtrière. Depuis, ce nouveau virus est présent dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Les Ehpad continuent de payer un lourd tribut avec déjà plus de 70 000 cas recensés et près de 13 000 décès, soit la moitié des décès en France.

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La situation sanitaire chez les personnes âgées en Ehpad
En France, plus de 700 000 personnes âgées vivent dans quelques 7 000 Ehpad. Ils accueillent les plus de 60 ans et sont spécialisés dans la prise en charge et l’accompagnement médical des aînés en perte d’autonomie. Pour cette population, il existe des risques élevés de complication et de décès.
Le « plan bleu »
Dès le 6 mars, la France a déclenché le « plan bleu » dans les Ehpad. Ce plan implique la désignation d’un référent, directeur ou médecin coordonnateur, des échanges de bonnes pratiques entre les établissements voisins et transferts de pensionnaires si besoin, un système d’information du personnel et des protocoles de réorganisation en cas de plan d’alerte et d’urgence départemental, régional ou national.
Manque de tests et de masques chirurgicaux, pénurie de surblouses, détresse des résidents coupés de leur famille pour éviter tout risque sanitaire supplémentaire… La situation des Ehpad est critique, avec de nombreux décès. Du coup, nombre de familles portent plainte contre les Ehpad, pour « mise en danger d’autrui » et « non-assistance à personne en danger ». N’ayant jamais pu revoir leurs aînés avant leur disparition, elles ont subi un traumatisme qui se transforme en deuil impossible.
L’aide aux résidents et aux personnels
Face à ce contexte d’urgence, des initiatives multiples et solidaires ont été mises en place par les élus, associations et citoyens dans les régions pour soutenir les résidents et personnels de santé.

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Retour sur le confinement en établissement
Le « plan bleu » mis en place dans les Ehpad a nécessité le confinement des résidents avec maintien dans les chambres et interdiction des visites ; ce plan inclut des sas de décontamination à l’entrée des chambres ou la mise à disposition de matériels de protection. Il prévoit aussi si nécessaire l’évacuation des résidents, usagers et personnels. Mais la suspension du droit de visite est difficilement vécue par les résidents et leurs familles ; le Gouvernement le rétablit le 20 avril néanmoins selon un protocole national très strict. Cet isolement n’était pas tenable : des résidents ont développé des troubles du comportement, des troubles dépressifs et perdaient en autonomie ne bénéficiant plus des soins de santé extérieurs (kinésithérapeutes, infirmiers, psychologues…).
Politique de déconfinement en Ehpad
Alors que la stratégie nationale de déconfinement présentée par Édouard Philippe a été votée par les députés le 28 avril dernier, les citoyens sont rivés aux décisions qui les impactent et en particulier les personnes âgées, les résidents et les personnels en Ehpad. Ainsi, le Premier ministre a précisé qu’il n’y aura pas de déconfinement dans les Ehpad, mais que « les visites des proches pourront se poursuivre » au cas par cas. Il annonce également qu’une aide exceptionnelle de 475 millions d’euros va être débloquée pour les établissements pour personnes âgées.
Conclusion
Qui peut faire un pronostic fiable sur les avancées sanitaires en Ehpad ? Les autorités de santé ont décidé qu’à partir du 11 mai, le dépistage à plus grande échelle sera uniquement concentré sur les cas symptomatiques. Manquant de données sur les foyers de contamination, les scientifiques s’intéressent aux milieux confinés et en particulier aux Ehpad. Affaire à suivre.
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