Covid-19 : les personnels soignants héroïques

Alors qu’au 28 avril, près de 22 900 personnes sont mortes des suites du Covid-19, les personnels soignants se mobilisent depuis le début de l’épidémie dans les hôpitaux pour faire front contre la maladie. Acclamés chaque soir à 20 heures par la population, dans un rituel quotidien qui reconnaît leur courage, ils travaillent dans des conditions extrêmes. Le point sur la situation.

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Les personnels en première ligne

Les plus sollicités, ce sont les professionnels d’anesthésie et de réanimation. Pas moins de 11 000 médecins de cette spécialité ainsi que des infirmiers anesthésistes sont sur le front. Ils sont chargés d’assurer la prise en charge des patients Covid-19 tout en réalisant les soins pour les autres patients qui arrivent au bloc opératoire.

Qu’est-ce que la réserve sanitaire ?

C’est un dispositif mis en place en 2007 face au risque de pandémie lié au virus H5N1. Les volontaires peuvent s’inscrire sur la plateforme dédiée. La réserve sanitaire est ensuite chargée de leurs formalités administratives de recrutement, de l’organisation des déplacements ainsi que du logement.

Les professionnels les plus recherchés actuellement sont des médecins généralistes, des réanimateurs et des urgentistes. 1 000 réservistes étaient mobilisés à la mi-avril dans la lutte contre le Covid-19. La répartition sur notre territoire est décidée par les Agences régionales de santé (ARS), qui détectent les besoins locaux et régionaux.

Les généralistes face à la pandémie

Les missions des généralistes des villes se sont enrichies. Et les méthodes aussi ! L’assurance maladie a ainsi dénombré près d’un million de téléconsultations par semaine sur le mois d’avril. Les consultations traditionnelles ont en revanche brutalement chuté.

Les hôpitaux gèrent uniquement les cas aigus de Covid-19. De ce fait, près de 80 % des cas de coronavirus sont traités par des généralistes (d’après le syndicat MG France). Une ligne « invisible » qui succombe également : près de 15 médecins généralistes ont déjà perdu la vie en France.

Un rythme effréné et stressant

En novembre dernier, avant l’arrivée de la crise sanitaire, les personnels soignants étaient dans la rue. Ces derniers faisaient face à de nombreuses difficultés : rigueur budgétaire, difficultés de recrutement, manque de formation, bas salaires. Malgré cela, les soignants sont mobilisés et se donnent corps et âme depuis le début de l’afflux massif de patients. Un dévouement exemplaire puisqu’ils effectuent des gardes de 12 heures d’affilée, 5 à 6 jours par semaine. Certains sont même recontactés lors de leurs (rares) jours de repos.

Des soignants peu protégés

Blouses, surblouses, masques, gants : tous les personnels soignants ne sont pas logés à la même enseigne. D’après une enquête menée par le syndicat d’anesthésistes Snphare, seule la moitié des soignants dispose d’un équipement minimal. Une pénurie qui dure et qui met en danger la vie de ces professionnels de santé.

L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) dénombre aujourd’hui plus de 4 275 soignants contaminés, soit 4 % de ses effectifs.

De plus, l’état de santé physique et psychologique de ces professionnels est préoccupant. Les psychologues des cellules de crise redoutent un contrecoup, des démissions et des burn-out.

Une solidarité nationale

Dans cette épreuve, le soutien des proches et de l’opinion publique est nécessaire. Des dispositifs d’aide sont mis en place par des particuliers, des célébrités, des entreprises ou des collectivités. Cagnottes Leetchi, repas offerts dans les hôpitaux, TGV gratuits ou encore chambres d’hôtel… de quoi leur mettre un peu de baume au cœur.

Conclusion

L’hôpital public va mal, depuis plusieurs années. Pourtant, les personnels soignants s’engagent aujourd’hui nuit et jour, parfois en se mettant en danger, pour lutter contre le Covid-19. De véritables héros, qu’il faut soutenir.