C’est un drame qui touche une femme sur quatre, mais qui est encore tabou. Le suivi médical ne suffit pas, chercheurs et associations réclament aujourd’hui une prise en charge psychologique systématique. Une étude britannique publiée récemment met en lumière le vécu des femmes après une fausse couche précoce.

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Qu’est-ce qu’une fausse couche ?

Une fausse couche désigne une interruption accidentelle de grossesse, entraînant la perte du fœtus. Une fausse couche est dite précoce si elle a lieu lors des 14 premières semaines d’aménorrhée, et tardive au-delà. Ce phénomène est toutefois « banal » : on dénombre 200 000 fausses couches par an en France.

Qui est touché ?

Certains profils sont davantage concernés par les fausses couches, notamment celles à répétition. C’est le cas des femmes ayant une mauvaise hygiène de vie et/ou des carences dans certaines vitamines. Mais c’est la malformation de l’utérus, une maladie auto-immune ou des anomalies génétiques qui expliquent généralement le phénomène.

Un saignement ou des douleurs pelviennes doivent alerter la femme enceinte. Il est alors nécessaire de se rendre aux urgences gynécologiques pour réaliser une échographie et une prise de sang. Un faible taux de l’hormone de grossesse (bêta HCG) révèle un état de mort embryonnaire.

Isolement et culpabilité

Chez les soignants, on observe trop souvent une banalisation de la fausse couche. L’annonce est parfois réalisée de manière brutale. Les fausses couches ayant lieu très tôt, les proches ne sont généralement pas informés de la grossesse. Lorsque l’entourage est mis au courant, il y a là aussi une minimisation. La souffrance liée à la perte d’un fœtus est donc peu entendue.

Le sentiment de culpabilité est aussi très présent suite à une fausse couche. La femme a tendance à se demander ce qu’elle a mal fait : un événement stressant, un objet trop lourd porté, etc. Des idées reçues, qui ne font qu’augmenter la honte ressentie.

Une étude complète

Les chercheurs de l’Imperial College du Royaume-Uni ont lancé une étude portant sur 650 femmes. Leur objectif : comprendre les émotions ressenties suite à un deuil périnatal. Les résultats du questionnaire administré ont ensuite été comparés au même questionnaire réalisé auprès de femmes ayant mis au monde leur bébé.

L’étude, publiée dans l’American Journal of Obstetrics and Gynecology le 14 janvier dernier, a révélé qu’un mois après une fausse couche, une femme sur trois souffre de stress post-traumatique et une femme sur dix de dépression. Ce trouble, qui apparaît après un événement traumatisant, se manifeste par des reviviscences (cauchemars, flash-back), des stratégies d’évitement, une perte d’intérêt pour les activités du quotidien. « Le stress post-traumatique peut avoir un effet toxique sur tous les éléments de la vie d’une personne, affectant son travail, son foyer et ses relations », selon le Docteur Jessica Farren

Autre chiffre révélé par l’étude : 24 % des femmes montrent des signes d’anxiété dans le mois suivant la fausse couche. L’anxiété correspond à une vive inquiétude par rapport à un événement. Si celle-ci perdure, elle peut avoir des impacts sur la grossesse à venir, notamment sur ses premiers mois, avec l’appréhension d’une autre fausse couche.

Une prise en charge insuffisante

Les chercheurs alertent sur la nécessité de diagnostiquer les femmes susceptibles de présenter des symptômes post-traumatiques et de proposer une prise en charge systématique. Des solutions existent toutefois en France, même si c’est aux parents d’en faire la démarche : consultation avec un psychothérapeute, groupe de parole, etc.

Conclusion

Le deuil périnatal est un événement traumatisant pour la femme et peut avoir des conséquences graves sur sa santé, son couple et sa vie sociale. Problème de santé publique, l’étude récemment publiée montre l’ampleur du phénomène.

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