La psychiatrie est une spécialité médicale qui s’intéresse à la santé mentale. Aujourd’hui, des voix s’élèvent pour dénoncer les conditions actuelles de prise en charge avec un manque de moyens et une répartition des ressources inégalitaire. Qu’en est-il réellement ? Quelles sont les propositions pour remédier à ces constats ?

Alors que les hôpitaux psychiatriques sont en crise, quelles mesures sont mises en place pour y remédier ?

©Khunatorn / Adobe Stock

État des lieux de l’hôpital psychiatrique

En France, l’organisation des soins psychiatriques repose sur une circulaire de 1960 qui prévoit une démarche de planification départementale intégrant l’offre de soins hospitalière, les ressources disponibles et les besoins à prévoir pour rapprocher l’offre de soins psychiatrique de la population. C’est à partir de cette période que la notion de « secteur » est apparue.

La psychiatrie en crise

Selon un rapport d’information de l’Assemblée nationale publié récemment, « la psychiatrie est en crise, les soignants au bord – voire pour certains déjà – en épuisement professionnel et les patients en grande souffrance ». Selon les auteures de ce rapport, les causes sont multifactorielles avec une « inégale répartition des moyens, [une] désertification médicale, [des] difficultés d’assurer la continuité et la gradation des soins, [un] engorgement des urgences, cloisonnement entre la ville et l’hôpital, cloisonnement entre les disciplines, entre le somatique et la psychiatrie et même au sein de la santé mentale elle-même ».

À l’issue de leurs constats, elles ont formulé 9 propositions centrées autour :

  • du patient avec la volonté de réaffirmer son libre choix et ses droits ;
  • de la politique nationale de la santé mentale avec entre autres la création d’une agence nationale en charge de la politique de santé mentale ou le renforcement du pilotage interministériel ;
  • de la politique territoriale avec la mise en place de coordonnateurs territoriaux en santé mentale, le soutien et le développement des conseils locaux en santé mentale (CLSM) ou encore la mise en place d’une gradation des soins avec une évolution de la notion de « secteur » ;
  • de la prise en charge des patients avec une accélération du virage ambulatoire.

La feuille de route « Santé mentale et psychiatrie »

Face aux difficultés rencontrées par les acteurs de la psychiatrie, la ministre des Solidarités et de la santé Agnès Buzyn avait annoncé, quelques mois avant la publication de ce rapport, la mise en place d’une feuille de route dédiée à la santé mentale et à la psychiatrie. Cette dernière, qui s’inscrit dans les objectifs de la stratégie nationale de santé, se décline en 37 actions réparties en 3 axes :

  • promouvoir le bien-être mental, prévenir et repérer précocement la souffrance psychique, et prévenir le suicide ;
  • garantir des parcours de soins coordonnés et soutenus par une offre en psychiatrie accessible, diversifiée et de qualité ;
  • améliorer les conditions de vie et d’inclusion sociale et la citoyenneté des personnes en situation de handicap psychique.

En outre, la ministre a annoncé un renforcement des moyens humains et financiers ainsi que la nomination d’un « délégué ministériel à la psychiatrie et la santé mentale chargé de piloter au plus près des acteurs le déploiement de la feuille de route de la psychiatrie et de la santé mentale dans les territoires ».

Conclusion

À l’instar d’autres spécialités, le secteur de la psychiatrie est en crise. Face à un constat accablant, de nouvelles mesures ont été prises. Leur efficacité ne pourra être mesurée que dans le temps mais, au regard des conséquences induites par ces pathologies, espérons que les effets se voient rapidement.

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