La journée des droits de la femme 2020

Le 8 mars dernier, des défilés avaient lieu partout dans le monde en faveur du droit des femmes. En France, les revendications étaient nombreuses dans un contexte social tendu, entre affaire Polanski et réforme des retraites.

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Des chiffres consternants en France

• 55 % : le pourcentage de femmes qui ont subi des gestes et regards déplacés sur leur lieu de travail.
• 23,7 % de moins : le salaire des femmes par rapport à celui des hommes, quel que soit le temps de travail.
• 126 : le nombre de femmes tuées sous les coups de leurs conjoints ou ex-conjoints en 2019.

On estime qu’environ 220 000 femmes sont victimes de violences conjugales physiques ou sexuelles en France. Rappelons que ces violences se manifestent par des comportements agressifs, violents et destructeurs répétitifs.

Comment lutter contre le sexisme ?

Pour contrer le fléau, le Gouvernement agit à travers le message : « Arrêtons les violences : de la mobilisation à l’action ». Un Grenelle des violences conjugales a eu lieu fin 2019, avec 180 événements locaux. De plus, un site Internet Arretonslesviolences.gouv.fr a été mis en place.

Les instances publiques en charge de la question sont les suivantes :

• Le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes : élaboration de politiques publiques et recommandations au gouvernement.
• Le Conseil Supérieur de l’Égalité Professionnelle entre les femmes et les hommes : évaluation et suivi des inégalités dans le monde du travail.
• La Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences : formation des professionnels, information au grand public.

Les violences sexistes dans le cinéma français

Des violences qui touchent également le cinéma français. L’actrice Adèle Haenel révélait fin 2019 avoir subi des attouchements dans sa jeunesse de la part du réalisateur Christophe Ruggia. Ce dernier a été mis en examen pour agressions sexuelles sur mineur de 15 ans.

12 accusations de viols ont été portées à l’encontre du réalisateur Roman Polanski. Alors forcément, son César du meilleur réalisateur a créé une onde de choc, y compris au Gouvernement : « Un mauvais signal » selon le ministre de la Culture.

Un nouveau féminisme

C’est aujourd’hui un réel mouvement sociétal et intergénérationnel. #MeToo a permis de sensibiliser et de libérer la parole de beaucoup de femmes. Cent ans après les suffragettes, la nouvelle génération s’empare des réseaux sociaux pour faire bouger les mentalités.

Une journée internationale

La Journée internationale des droits de la femme a eu lieu le 8 mars dernier. Des rassemblements se sont tenus partout dans le monde. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé à Paris et dans les grandes villes françaises. Différents événements étaient organisés par le collectif « NousToutes », parmi lesquels des défilés et des happenings. Si la tonalité était plutôt festive, les slogans exprimaient la colère. Des cortèges mixtes dénonçaient le patriarcat, les inégalités et violences de genre, la répartition inégale des tâches domestiques, les violences gynécologiques ou encore la réforme des retraites.

Des heurts nocturnes

Une manifestation féministe nocturne place de la République à Paris a entaché la journée. Des gaz lacrymogènes ont dû être utilisés par les forces de l’ordre. Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a déploré des violences inadmissibles.

Conclusion

Depuis quelques années, les affaires médiatiques et les réseaux sociaux ont redonné une dynamique au féminisme. Les femmes osent parler et dénoncer leur colère face aux inégalités dont elles sont victimes. Et le César décerné à Polanski n’a fait qu’attiser la braise en ce début d’année.