Depuis quelques années, les services d’urgence ne cessent d’accueillir de plus en plus de patients. Pourquoi ce constat ? Pourquoi les soignants dénoncent-ils leurs conditions de travail ? Quelles sont les modalités, dans ce contexte, de la continuité des soins ?

Depuis plusieurs années, les soignants dénoncent leurs conditions de travail. Pourquoi ? Quelle est la situation dans les urgences et comment assurer la continuité des soins ?

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La situation dans les urgences

Les urgences ont la particularité d’accueillir des patients de tout âge, vingt-quatre heures sur vingt-quatre tous les jours de l’année. Les principales causes de recours sont la traumatologie, suivie du motif de douleurs.

En 2016, selon un rapport de la Cour des comptes, on dénombrait en France 641 services d’urgences. « Le dernier nombre de passages annuels connu […] est de 21,2 millions » principalement au sein des établissements publics (81,9 %). Depuis dix ans, le nombre de passages ne cesse d’augmenter. Deux types de facteurs peuvent expliquer ce phénomène :

  • la demande : les patients souhaitent être pris en charge et bénéficier de l’ensemble des examens nécessaires au même endroit. En outre, ils n’ont pas à faire l’avance de frais.
  • l’offre : de plus en plus de patients ont des difficultés à avoir un médecin traitant et à trouver un rendez-vous à un jour et une heure qui leur conviennent.

Ces éléments amènent à une saturation des services d’urgence, qui entraîne un allongement du temps d’attente, une surcharge de travail pour les professionnels et une augmentation du risque d’agressivité de la part des usagers. Il y a également un problème d’accessibilité et d’accueil aux urgences lié à un déficit de lits d’hospitalisation, obligeant des patients à passer la nuit sur un brancard.

Les personnels soignants en crise

Face à une situation des urgences devenue intenable pour les professionnels, ces derniers se sont mis en grève. Ce mouvement, initié il y a trois mois par des infirmiers et aides-soignants, a pris une ampleur nationale avec plus de 130 services en grève au 22 juin.

Malgré ce mouvement, sous l’autorité du directeur général de l’Agence régionale de santé (DGARS), la permanence et la continuité des soins doivent être assurées. À cette fin, les personnels peuvent être assignés par le directeur d’établissement ou réquisitionnés par le préfet. Dans ce cas, ils sont obligés de réaliser leurs missions.

Les propositions du Gouvernement

Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, a souhaité répondre à cette crise en annonçant la mise en place d’une mission nationale ainsi que plusieurs mesures, parmi lesquelles :

  • le versement d’une prime individuelle de risque de 118 euros bruts pour l’ensemble des professionnels des services d’urgence (hors médecins) ;
  • le versement d’une prime de coopération pour le personnel paramédical d’un montant de 100 euros bruts mensuels ;
  • la création d’une enveloppe de 15 millions d’euros destinée au recrutement d’effectifs « afin de permettre aux services d’urgence en tension de renforcer leurs effectifs paramédicaux durant la période estivale et de maintenir ainsi un maximum de lits ouverts » ;
  • l’augmentation du plafonnement des heures supplémentaires pour l’ensemble des personnels ;
  • une accélération du plan de modernisation des locaux et équipements des services urgences.

La conclusion

Malgré les annonces ministérielles, les professionnels des urgences restent mobilisés. Outre les mesures visant à améliorer les conditions de travail, il est nécessaire de redéfinir les missions des services d’urgence et d’intégrer la médecine de ville, tout en faisant preuve de pédagogie auprès de la population !

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