En France, 16,6 % des jeunes sont déscolarisés et sans emploi : un chiffre alarmant comparé à nos voisins européens. Face à ce constat, un plan de lutte contre le décrochage scolaire entrera en vigueur en 2020. Décryptage.
L’instruction, une obligation légale
En France, l’obligation de formation est définie par le Code de l’éducation. La loi Jules Ferry de 1882 a rendu l’instruction obligatoire de 6 à 16 ans. Les parents peuvent au choix placer leur enfant dans un établissement public, dans un établissement privé ou assurer l’instruction par leurs propres moyens.
L’instruction est certes une obligation, mais c’est également un devoir pour l’État et un droit pour les enfants et adolescents. Ce droit s’applique également aux élèves de nationalité étrangère dont les parents se trouvent en situation irrégulière.
Qui sont les décrocheurs ?
Chaque année, plus de 60 000 jeunes sortent du système scolaire sans diplôme (ou seulement le brevet des collèges). D’un point de vue statistique, on les appelle les « sortants de formation initiale sans diplôme ». On estime que le décrochage scolaire touche environ 10 à 15 % des 16-18 ans.
Le décrochage scolaire est souvent dû à une pluralité de facteurs qui peuvent apparaître très tôt dans la vie de l’enfant. Si l’on devait dresser un profil type, le décrocheur est plus souvent un garçon ayant subi un climat scolaire défavorable ou une situation familiale complexe. L’orientation vers des classes spécialisées constitue également un facteur « à risque ».
Autre facteur : le niveau de vie et la catégorie socioprofessionnelle des parents. Le décrochage scolaire est une réelle inégalité sociale : 50 % des décrocheurs ont un père ouvrier et 60 % d’entre eux une mère sans diplôme.
Vers une refonte du système
Face à ce fléau, le projet de loi pour une école de la confiance, porté par le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer, a été adopté le 4 juillet dernier. Les nouvelles mesures seront mises en place dès le 1er septembre 2020. La formation obligatoire pour les 16-18 ans y figure parmi les mesures phares, afin de limiter le nombre de décrocheurs.
Désormais, tout jeune de 16 à 18 ans devra se trouver dans l’une des situations suivantes :
- en parcours scolaire (lycées, écoles de la deuxième chance, etc.) ;
- en apprentissage ;
- en service civique ;
- en emploi ;
- en parcours d’accompagnement ou d’insertion professionnelle.
Cette nouvelle obligation s’inscrit dans le plan pauvreté pour lutter contre la précarité des décrocheurs.
Le rôle accru des missions locales
Le contrôle de cette obligation de formation sera assuré par les missions locales pour l’insertion professionnelle et sociale. Ces dernières contribuent déjà à l’élaboration de politiques d’insertion et d’accompagnement des jeunes grâce à différents partenaires tels que Pôle Emploi et les représentants d’établissements scolaires.
Conclusion
Le plus dur reste à venir : la mise en pratique de cette mesure. Des jeunes que l’on « force » à suivre une formation seront-ils motivés ? Comment seront financées les missions locales ? Autant de questions qui demeurent encore sans réponses.
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