Le geste extrême d’un étudiant de 22 ans qui s’est immolé devant le CROUS de Lyon, interpelle vivement les citoyens et les pouvoirs publics sur la situation des étudiants en France. En 2018-2019, 2,7 millions d’étudiants se sont inscrits dans l’enseignement supérieur. Mais qui sont-ils ? Leurs conditions de vie sont-elles similaires ? Quels sont les signes concrets de la précarité étudiante ?

Précarité étudiante

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Être étudiant en France : des situations disparates

La France est dotée d’une population étudiante assez jeune avec un âge moyen proche de 23 ans. Le coût réel des études dans les établissements publics d’enseignement supérieur français est d’environ 10 000 € par an et par étudiant. L’État en assume une grande part. Or, ce coût réel peut atteindre plus de 20 000 € pour certains établissements. Avec une durée moyenne d’études de 3 ans, le budget par étudiant est lourd, il accroît les inégalités d’accès aux études supérieures ; et plus nettement encore si l’étudiant est issu d’un milieu modeste.

Les aides et revenus étudiants

Les étudiants, dont les ressources moyennes sont de 850 € par mois, accèdent en général à trois types d’aides : des revenus salariés, des aides publiques directes (bourses sur critères sociaux et APL) et indirectes (CROUS, médecine universitaire), et de l’argent provenant de leurs parents.

Avec des frais de la vie courante élevés, moins d’un étudiant sur deux peut couvrir ses besoins mensuels. Le loyer représente près de 70 % du budget mensuel étudiant. Pour boucler leur budget, les étudiants n’ont souvent que deux choix : la dépendance familiale ou le salariat étudiant. Près d’un étudiant sur deux bénéficie en parallèle d’un travail rémunéré, mais souvent au détriment de ses chances de réussir ses études supérieures.

En 2019, un étudiant sur cinq en France, âgé de 18 à 24 ans, vit sous le seuil de pauvreté (987 euros par mois). 125 000 étudiants sont confrontés à cette précarité.

Vers une crise sociale étudiante ?

L’étudiant en sciences politiques qui s’est immolé à Lyon le 8 novembre dernier, militant au syndicat Solidaires, voulait « faire bouger les choses ». Dans sa lettre, il avait dénoncé ses difficultés financières et ses conditions de vie, et au-delà, la précarité de nombreux étudiants. En écho à ce geste radical, cinq organisations étudiantes se mobilisent contre la précarité étudiante à Lyon et dans une dizaine d’autres villes, et revendiquent une réévaluation urgente du montant des bourses et du nombre de bénéficiaires, une hausse du nombre de logements en cité universitaire, le gel immédiat et la baisse de leurs loyers, et la gratuité des restaurants universitaires.

Réactions du Gouvernement et pistes d’avenir

La ministre de l’Enseignement supérieur écarte la possibilité d’une nouvelle augmentation des bourses, mais annonce la mise en place d’un numéro d’appel pour favoriser le recours aux aides d’urgence. Des pistes concrètes en faveur des étudiants précaires se dessinent. Le Gouvernement a autorisé l’encadrement des loyers à Paris depuis l’été 2019. Six autres villes proposent des tarifs de transport moins chers pour les étudiants boursiers. De grandes écoles créent leurs fondations, pour permettre aux élèves issus des milieux les plus modestes d’obtenir une aide financière.

Conclusion

Ces annonces du Gouvernement sont jugées insuffisantes par les syndicats étudiants, qui dénoncent aussi l’inadéquation des moyens financiers dévolus aux universités. Le nombre d’étudiants à l’université, lui, croît chaque année. Et la part dédiée aux étudiants dans le budget 2020 du ministère de l’Enseignement supérieur en représente à peine 10 %. Sortir de cette crise sociale va nécessiter une mobilisation des pouvoirs publics et de tous les acteurs concernés.

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