Depuis le début du confinement, de nombreux centres sociaux ont fermé leurs portes et certains bénévoles manquent à l’appel. Hébergement, alimentation, santé : quelles mesures pour survivre ?

 Marie-Pierre Grillet

sans abri mesures covid 19

©Adobe stock – Halfpoint

Sans abri ou SDF ?

Ces deux termes sont souvent confondus mais pourtant bien distincts. Un sans domicile fixe (SDF) est confronté à la précarité du logement (squat, hébergement d’urgence etc.) mais ne dort pas dehors. Un sans-abri est en revanche une personne qui n’a aucun toit et qui est obligée de dormir dans la rue. En 2012, date du dernier recensement, le nombre de sans-abri avait été estimé à 141 000 en France. Des chiffres qui datent… Selon la Fondation Abbé Pierre, il y a aujourd’hui 3,5 millions de personnes mal logées. De plus, on estime à 20 000 le nombre personnes vivant au sein de campements sauvages dans les grandes agglomérations.

Les dispositifs habituels

Les sans-abri peuvent bénéficier au quotidien :

  • des maraudes de la Croix Rouge et du Samu Social ;
  • des 146 000 places d’hébergement, dans les centres d’hébergement d’urgence publics ou dans les espaces tenus par des associations ;
  • des centres d’accueil de jour ;
  • des Restos du cœur, du Secours populaire et des Banques alimentaires.

La « double peine »

Pendant le confinement, ces solutions d’hébergement demeurent pour la plupart ouvertes et le resteront encore quelques semaines puisque la trêve hivernale a été prolongée de 2 mois par le Gouvernement. C’est dans les « bidonvilles » que la situation est critique, ces campements étant de réels foyers à risque face à l’épidémie.

En revanche, certains services de jour sont fermés, ainsi que des bains douches publics.

Certaines distributions de repas sont stoppées elles aussi par manque de bénévoles. Face à cette situation, les agents de grandes villes, ainsi que des citoyens solidaires, se mobilisent.

Les mesures gouvernementales

Face au Covid-19, les sans-abri sont vulnérables, du fait de leurs difficultés d’accès aux soins et de leurs états de santé déjà fragiles. Le gouvernement a donc annoncé des mesures le 19 mars dernier pour éviter la contagion dans les campements et les centres d’accueil collectif.

Quelques 174 000 places sont aujourd’hui mises à disposition :

  • réquisition de plus de 9 000 chambres d’hôtel ;
  • ouverture de 86 centres de « desserrement », avec chambres individuelles ;
  • mise à l’abri des migrants de certains bidonvilles dans des gymnases.

Depuis le début de la crise, le Samu social reste mobilisé auprès des personnes vulnérables. Une réorganisation a été nécessaire et permet aujourd’hui le maintien de toutes ses activités. Lors des maraudes, les bénévoles sont désormais chargés de signaler à des équipes sanitaires les sans-abri susceptibles d’être contaminés. Le cas échéant, ces derniers sont conduits vers des établissements de soin.

Pour détecter les nouveaux cas, les agences régionales de santé (ARS) ont renforcé les équipes sanitaires mobiles dans chaque département. Ces dernières, composées de médecins et d’infirmiers, interviennent 7 J/7 auprès des personnes sans-abri.

En matière alimentaire, le ministre du Logement annonçait le 31 mars la mise en place d’un dispositif à 15 millions d’euros de chèques-services. Cela permettra à 60 000 personnes sans-abri d’acheter de quoi manger ainsi que des produits d’hygiène. D’un montant de 7 euros par jour, ils seront distribués par les associations.

Conclusion

Ces mesures sont-elles suffisantes ? Face à la situation exceptionnelle, 92 associations ont saisi l’ONU pour alerter du sort des sans-abri en France. Elles mettent en garde contre une future « bombe sanitaire ».

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