La désormais ex porte-parole du Gouvernement Sibeth Ndiaye a pris position le 13 juin dernier, dans une tribune publiée par Le Monde, en faveur de l’instauration de statistiques ethniques. Le débat sur cette question revient de manière régulière dans l’actualité. Cette fois, ce sont les suites des revendications Black Lives Matter aux États-Unis et leur corollaire en France, qui relancent le sujet. Que faut-il en penser ?

Statistiques ethniques France

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De quoi parle-t-on ?

Les statistiques ethniques désignent l’étude de données relatives à l’appartenance raciale des personnes. Le terme d’ethnie lui-même est sujet à controverse, puisqu’il renvoie aux administrations coloniales, à la ségrégation et aux races.

De nombreux pays pratiquent ce type de statistiques de manière courante, comme le Royaume-Uni. En France, cette pratique est interdite, en vertu de la loi Informatique et libertés de 1978. Qui plus est, toute proposition de légalisation de telles pratiques serait jugée anticonstitutionnelle. Notons toutefois que certaines dérogations existent.

Une aversion liée à l’histoire

Le débat sur cette question est ancien, et revient de manière régulière dans l’actualité. Si la question des statistiques ethniques divise autant, c’est parce qu’elle est éminemment éthique. Pourquoi cette aversion de la France ? Peut-être que ce type de statistique fait écho au fichage des enfants juifs pendant la guerre.

discrimination raciale systémique

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La discrimination positive

La discrimination positive consiste à accorder un traitement préférentiel aux personnes issues de l’immigration et/ou désavantagées. Cela se manifeste par des mesures inégalitaires pour rétablir l’égalité des chances. C’est le cas de la mise en place de quotas lors du recrutement pour lutter contre la discrimination à l’embauche.

Inégalités scolaires et professionnelles

Les préjugés raciaux sont nombreux en entreprise, comme l’attestent les différentes enquêtes réalisées avec des CV fictifs. Et même si certaines ambitions de réussite font déjouer les pronostics, les modèles culturels et prédispositions sociales restent souvent déterminants sur la longueur du parcours scolaire.

Les « pour » et les « contre »

Les défenseurs des statistiques ethniques ont de nombreux arguments :

Nécessité de mesurer les discriminations pour les combattre ;

Constat chiffré indispensable pour identifier l’ampleur du phénomène ;

Possibilité de statistiques anonymes et sur la base du volontariat ;

Aucun « fichage » des données.

Pour les opposants, les statistiques ethniques ne constituent pas une solution pragmatique aux discriminations. Selon eux, le découpage racial de la population à des fins statistiques serait une menace pour la cohésion sociale. Enfin, les opposants craignent également pour la sécurisation de ces données sensibles, qui pourraient être utilisées à mauvais escient.

Conclusion

Indispensables ? Antirépublicaines ? Les statistiques ethniques soulèvent toujours autant les polémiques. Des questions que l’on ne s’est toutefois pas posées quant aux études sur la parité entre les hommes et les femmes dans les années quatre-vingt-dix

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