Si les outils numériques peuvent être de précieux outils de développement, ils peuvent aussi nuire aux enfants. C’est ce qui apparaît dans les conclusions du troisième colloque « Les impacts des écrans sur la jeunesse : un enjeu de santé publique » du 5 mai dernier. On y évoque un syndrome neuro-développemental.

L’exposition des petits aux écrans

Les écrans sont omniprésents dans le quotidien des enfants (smartphone, tablette, console de jeux, écran fixe d’ordinateur ou télévision). Un enfant de moins de trois ans sur deux a accès à un smartphone ou une tablette, les petits de quatre à quatorze ans sont exposés trois heures par jour devant des écrans selon une étude Ipsos.

L’amplification massive de l’exposition chez les trois à quatre ans est associée à la multiplication de la présence des écrans dans les temps de vie tels que le réveil, le repas, le coucher, les transports, les salles d’attente ou les magasins.

Les effets de l’exposition excessive précoce

L’usage abusif et trop précoce de ces outils peut nuire au développement des jeunes enfants. C’est ce que dénoncent notamment le Collectif surexposition écrans (COSE) et le professeur émérite de pédopsychiatrie, Daniel Marcelli. L’Académie de médecine de pédiatrie alerte depuis 2016 sur les effets de cette surexposition : obésité, troubles du sommeil, échec scolaire, retard du langage, troubles de l’attention et du comportement… Michel Desmurget, chercheur en neurosciences à l’INSERM, évoque une dégradation de la concentration, de la résistance à la frustration ou de la créativité.

Au cours du colloque intitulé « les impacts des écrans sur la jeunesse : un enjeu majeur de santé publique », Daniel Marcelli décrit l’apparition d’un nouveau syndrome neuro-développemental chez les enfants de moins de trois ans surexposés : l’exposition précoce et excessive aux écrans (Epée). Basé sur un faisceau d’arguments cliniques concordants, ce syndrome serait lié à l’écran, interférant dans les besoins développementaux du tout-petit.

Quels dispositifs de prévention ?

Les professionnels engagés dans cette question de santé publique souhaitent des études de mesure, la mise en place de campagnes d’information et de prévention, et un numéro vert pour les familles et les professionnels de la petite enfance. Les praticiens doivent également être formés au diagnostic.

La limitation de l’accès demeure la première action à mener – 1 h 30 par jour de trois à six ans. Des applications existent pour établir des plages horaires d’inaccessibilité. Enfin, la méthode « 3-6-9-12 » du psychiatre Serge Tisseron énonce ces règles de bon usage : éviter tout écran avant trois ans, pas de consoles de jeux avant six ans, pas d’accès Internet avant neuf ans, accès à Internet en autonomie après douze ans avec des règles et un contrôle parental.

Conclusion

Comment apprendre à vivre avec les sollicitations de l’ultra-connectivité en protégeant les tout-petits des effets néfastes de la surexposition ? La question est posée, et des réponses de bon sens émergent ; encore faut-il les appliquer. Il manque à l’appel de nouvelles études scientifiques pour permettre la mise en place d’un plan d’action publique, et pouvoir utiliser raisonnablement ces outils dont la portée éducative reste incontournable.

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