Depuis le début du confinement lié à l’épidémie de coronavirus, les téléconsultations connaissent un engouement extraordinaire en France, au point d’être multipliées par quinze. Comment la télémédecine s’intègre-t-elle à la médecine actuelle et aux besoins des Français ? Découverte d’une pratique qui risque de s’ancrer dans notre paysage médical.
Les outils de la télémédecine
Selon le Code de la santé publique, elle correspond à une pratique médicale à distance utilisant les technologies de l’information et de la communication. C’est le cas de la téléconsultation, qui désigne une consultation entre un médecin et un patient par Internet.
Différents outils sont accessibles depuis son ordinateur, son smartphone ou sa tablette. Des plateformes privées existent aujourd’hui telles que Doctolib ainsi que des applications vidéo comme Skype. Toutefois, ces solutions ne pas sont agréées par le gouvernement pour des questions de sécurisation des données. L’unique plateforme de téléconsultation publique est Medicam, devenue accessible à tous les médecins de France en mars dernier. C’est le seul outil à respecter la réglementation imposée par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) grâce à l’hébergement des données dans des data centers homologués.
Le « must », c’est la cabine de téléconsultation connectée ! Cette cabine multifonctionnelle est dotée d’un stéthoscope, d’une caméra ORL mais aussi d’un électrocardiogramme. Grâce à toutes ces données, le médecin en visioconférence peut alors poser un diagnostic. Ces cabines connectées fleurissent partout en France depuis quelques années.
Quel remboursement ?
Les honoraires d’une téléconsultation sont les mêmes que pour une consultation en face-à-face. Avant l’épidémie, ces derniers étaient remboursés uniquement si le parcours de soinsavait été respecté et si le médecin traitant avait « vu » le patient au cours des 12 derniers mois. Actuellement, toutes les téléconsultations sont remboursées en intégralité par l’Assurance Maladie en cas de suspicion du Covid-19.
Une hausse exponentielle
Avant le coronavirus, les téléconsultations étaient anecdotiques en France (moins de 10 000 étaient pratiquées chaque semaine). Un chiffre qui a bondi avec le confinement : 936 000 téléconsultations ont eu lieu entre le 30 mars et le 5 avril ! Un français sur 10 a suivi une téléconsultation pendant son confinement. Les plus nombreux sont sans surprise les 25-34 ans et les CSP+.
Téléconsultation mode d’emploi
Certes, l’auscultation n’est pas possible car le médecin ne peut pas « toucher » le patient. Celle-ci est compensée par la phase de questionnement : un patient installé dans son salon se livre plus facilement que dans un cabinet aseptisé. De plus, le médecin peut examiner le patient grâce à la vidéo et aux éventuelles photos.
La télé-expertise consiste quant à elle à un médecin requérant de solliciter l’avis d’un confrère. Ce dernier, dénommé « médecin requis », doit alors rédiger un compte rendu qui est déposé dans le dossier médical du patient. Cette pratique est aujourd’hui réservée à certaines personnes, mais sera déployée à tous d’ici la fin de l’année.
Une opportunité pour les séniors
Pour les patients âgés, la téléconsultation est l’avenir. Éloignement géographique, handicap moteur, manque de mobilité : toutes ces contraintes empêchent les seniors de se rendre chez leurs médecins. Même dans les déserts médicaux, les patients âgés pourraient être pris en charge ou tout simplement renouveler une ordonnance facilement grâce à la télémédecine.
« Ma santé 2022 »
C’est dans ce contexte que sera élaboré le plan gouvernemental, qui vise à rénover le système de santé français. Dans le volet numérique, de nouveaux dispositifs sont préparés afin de faciliter et de réglementer la télémédecine. L’objectif affiché : réduire les inégalités de soin en déployant la téléconsultation dans les déserts médicaux.
Conclusion
Le confinement a entraîné une petite révolution dans le monde de la médecine de ville. Certains médecins réfractaires à la téléconsultation s’y sont mis. Des perspectives encourageantes pour résoudre l’épineux problème de la désertification médicale.
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