La France s’apprête à lancer ses applications de suivi de contacts pour lutter contre l’épidémie de coronavirus. Un projet qui ne manque pas d’inquiéter sur les risques pour les libertés et le secret professionnel. Alors que l’Autriche a d’ores et déjà son application, sous tutelle de la Croix-Rouge et d’une entreprise privée, où en sont les décisions concernant ces outils en France ?

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L’application StopCovid

Son objectif serait sanitaire : si une personne est testée positive au Covid-19, cette application permettrait d’envoyer une notification à tous les contacts qu’elle a eus durant les 14 jours précédents. Ces contacts croisés pourraient alors être placés en quarantaine ou dépistés. De quoi casser la chaîne de contamination.

Pour ses défendeurs, l’application n’utilise pas la géolocalisation, et ne récolte donc pas nos données géographiques. De plus, ce dispositif n’enregistre pas le « nom » du détenteur du téléphone mais un identifiant crypté généré automatiquement. Ainsi, tous les contacts seraient enregistrés de manière anonyme sur cette puce.

Pour ses détracteurs, cela reste un outil de surveillance qui récolte nos données personnelles. Toutes les puces des personnes rencontrées (au travail, dans les transports, dans les magasins) y seraient enregistrées. Les données collectées et traitées seraient à caractère médical, et donc particulièrement sensibles.

Traçage des malades : besoins et questions éthiques

Le traçage, un Big Brother en temps de Covid-19 ? Les dispositifs envisagés posent en effet de nombreuses questions éthiques. Une violation du secret médical. De plus, les applications employant la géolocalisation sont intrusives, car elles peuvent vous localiser n’importe où. Le Bluetooth est donc une meilleure alternative, bien plus éthique car la cryptographie employée permet d’« anonymiser » les données.

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Le Gouvernement prône la vigilance

Pour le Premier ministre, notre déconfinement doit être envisagé sous un angle :

médical : apprendre à vivre avec le virus et à se protéger ;

progressif : se déconfiner avec prudence ;

géographique : se déplacer de manière réfléchie.

Le sujet du traçage est entré à l’Assemblée nationale le 28 avril dernier, pour un débat sans vote, dans l’attente du développement de l’application. Le Conseil constitutionnel s’est quant à lui montré prudent en censurant certaines mesures proposées, jugées contraires à nos libertés. Le projet de loi sera discuté prochainement au Parlement avant d’être voté (ou pas).

Les outils numériques Sidep et Contact Covid

Pour éviter les clusters, deux dispositifs complémentaires sont aujourd’hui envisagés :

Sidep, une base de données qui recensera de manière nominative les résultats PCR ;

Contact Covid, un fichier qui listera l’ensemble des personnes susceptibles d’être des « cas contacts ».

Ces deux outils ne nécessitent pas le consentement des citoyens : tout le monde pourra y être répertorié.

Les données seront disponibles à différents échelons :

aux professionnels de santé, chargés d’identifier les patients atteints ;

aux brigades sanitaires de la CPAM, qui définiront les cas contacts ;

– aux agences régionales de santé (ARS) pour l’analyse des chaînes de contamination complexes au niveau local.

Conclusion

En allumant sans cesse notre smartphone, nous sommes déjà tracés au quotidien à des fins marketing. Alors, que nos données soient mobilisées à des fins sanitaires, est-ce vraiment contraire à l’éthique ? Le débat est lancé.

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