La question des droits des femmes a occupé le champ médiatique de manière plus visible cette dernière année. L’affaire Weinstein en octobre 2017 et à sa suite le mouvement « #metoo » ont ouvert une fenêtre sur l’étendue des violences contre les femmes. Quelques semaines après la Journée internationale des droits des femmes, le Cours Minerve s’interroge : où en sommes-nous ?

Quelques semaines après l'édition 2019 de la Journée internationale des droits des femmes, le Cours Minerve s'interroge : où en sommes-nous ?

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Sphère professionnelle et sphère privée

Dans la sphère professionnelle, les inégalités se perpétuent : écart de revenu de 24 % à poste et compétences égales, surreprésentation des femmes aux postes d’employées avec 43,2 % (contre 12,6 % pour les hommes), temps partiel non choisi, plafond de verre, et métiers dits « féminins » qui ne s’ouvrent que peu aux hommes. Les filières d’études restent très genrées (voies scientifiques et sportives suivies par 71 % d’hommes, formations paramédicales et sociales par 84,6 % de femmes). Enfin, la retraite des femmes est plus faible.

4h38 quotidiennes, c’est le temps que les femmes consacrent au ménage et aux enfants, quand les conjoints y passent 2h26(1). 72 % des tâches domestiques sont réalisées par les femmes(2).

En politique, les femmes demeurent minoritaires. Dans les conseils régionaux, la part des femmes dans les délégations des affaires sanitaires et sociales est de 100 %, contre 11,1 % au budget et à la finance.

Le sexisme est dangereux

Le sexisme expose les femmes aux discriminations et à une violence pouvant aller jusqu’à causer la mort. Il s’agit d’une idéologie basée sur la croyance en l’infériorité des femmes, qui s’exprime dans tous les champs de la société, et revêt des formes parfois extrêmement graves, depuis le stéréotype et la domination de l’espace public, jusqu’au viol et au meurtre. Selon le Défenseur des droits, pas moins d’une femme sur cinq est victime de harcèlement ou de violences sexuelles sur son lieu de travail. 14,5 % de femmes sont victimes de violences sexuelles, pour 3,9 % des hommes(3). Depuis le début de l’année, on compte trente féminicides en France. Et 87,2 % des victimes de morts violentes au sein du couple sont des femmes.

L’affaire Weinstein ou la prise de conscience

L’après « affaire Weinstein », du nom du producteur hollywoodien accusé d’agressions sexuelles, suivie du mouvement #metoo, encourageant les femmes à partager leurs témoignages, est marqué par l’émergence d’une conscience féministe et d’un engagement fort dans la lutte contre les inégalités et contre les violences faites aux femmes. Le ministère de l’Intérieur indique une hausse de 13 % des enquêtes judiciaires pour infractions sexuelles en 2018, issue d’une augmentation du nombre de plaintes.

Récemment, l’affaire de la ligue du LOL, groupe fermé de type « boys club » de journalistes accusés de harcèlement, illustre une réappropriation des victimes qui après avoir subi durant des années, prennent la parole.

Les actions des pouvoirs publics

Les dispositions gouvernementales contre les inégalités entre les femmes et hommes, et contre le sexiste sous toutes ses formes s’inscrivent dans un ensemble législatif étendu sur des décennies. Si les comportements discriminatoires ont la vie dure, la société évolue. Après la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, le Gouvernement a profité de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars dernier pour rappeler les mesures engagées.

L’égalité entre les femmes et les hommes, déclarée « grande cause nationale du quinquennat », est déclinée en actions thématiques (économie, éducation, santé et politique), assorties de 420 millions d’euros de budget. L’objectif a été fixé de résoudre les inégalités de salaire pour la fin du quinquennat. Un index de l’égalité femmes-hommes permet aux entreprises de mesurer leur position grâce à cinq indicateurs, avec une obligation d’actions sous peine de sanctions financières jusqu’à 1 % de la masse salariale.

Depuis la loi contre les violences sexistes et sexuelles du 3 août 2018, le harcèlement sexuel dans l’espace public est sanctionné.

Conclusion

Les mesures engagées prennent à bras-le-corps ce chantier que représente la lutte contre les inégalités et les violences sexistes. Des progrès sont enregistrés, et une véritable prise de conscience est à l’œuvre, aiguisée par les affaires qui explosent dans les médias. Il est nécessaire de continuer la lutte contre le sexisme qui entrave et tue. Les efforts porteront nécessairement leurs fruits.

(1) « Le temps domestique et parental des hommes et des femmes : quels facteurs d’évolutions en 25 ans ? », Insee, 2015.
(2) Chiffres Insee 2015, Enquête emploi du temps.
(3) Institut national d’études démographiques (INED), enquête Virage, 2015.

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