La Journée internationale contre les violences faites aux femmes a eu lieu le 25 novembre dernier, date de la fin du Grenelle des violences conjugales. Parmi les priorités affichées, la lutte contre le phénomène d’emprise, véritable socle de ces violences.

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Les violences conjugales

Elles se manifestent par des comportements agressifs, violents et répétitifs de la part du partenaire officiel ou non. Cela peut passer par de la violence verbale (injures, menaces), psychologique (emprise), économique, sexuelle ou physique.

Le féminicide désigne le meurtre d’une ou plusieurs femmes en raison de leur condition féminine. Depuis le début de l’année 2019, déjà 140 homicides conjugaux ont été comptabilisés en France. Certaines femmes choisissent également de se donner la mort. Ces « suicides forcés », conséquences des violences exercées, sont à ce jour absents du Code pénal.

L’emprise, de quoi s’agit-il ?

Ce phénomène de violence psychologique entraîne un « brouillage » dans le cerveau. L’emprise est un processus psychique qui contribue à l’état de soumission de la victime obéissante. Ce rapport de domination permet à l’agresseur de prendre le pouvoir sur elle. Il en profite, par exemple, pour surveiller ses communications et prendre le contrôle sur ses relations sociales (amis, famille, travail).

Dans de nombreux cas, le conjoint violent confisque la carte de paiement de sa victime ou lui interdit de travailler pour ne pas qu’elle détienne de ressources financières personnelles. Sans revenus, la femme sous emprise est encore davantage prise au piège. En France, aucune sanction n’est prévue pour les conjoints exerçant des violences économiques.

L’emprise peut être « diagnostiquée » grâce à un faisceau d’indices : isolement des proches, stress, dépression, prise de poids ou encore alcoolisme. Des comportements à risques peuvent quant à eux être détectés par les professionnels de santé, notamment les tentatives de suicide.

L’emprise au cœur du Grenelle

Le Grenelle des violences conjugales s’est terminé le 25 novembre, après plusieurs mois de débats. L’accent a été porté sur le phénomène d’emprise, véritable socle des violences psychologiques, et pourtant absent des textes juridiques. Un groupe de travail spécifique a ainsi été mis en place pour formuler des préconisations sur ce sujet.

Tout d’abord, des dysfonctionnements ont été constatés dans l’accueil et la prise en charge des victimes. Une formation initiale et continue à destination des policiers et gendarmes devra donc être créée. Pour les professionnels de santé, la prise en charge des femmes victimes de violence conjugale s’intégrera à leur cursus universitaire initial.

Cela commencera par l’inscription du terme d’emprise dans le Code civil et le Code pénal dès 2020. Le groupe de travail recommande également de qualifier les suicides des victimes de violences conjugales comme « forcés ». Ces derniers devront être reconnus comme une circonstance aggravante au harcèlement moral. Une réelle avancée.

Mesure phare, c’est aussi une question éthique qui inquiète : désormais, les professionnels de santé, en cas de danger immédiat et de risque avéré de renouvellement des violences, pourront signaler ce cas aux autorités, contre l’avis de la victime. Pour certains praticiens, c’est une fausse bonne idée qui risque d’exposer la patiente à un danger d’autant plus grand.

La création d’un fonds d’indemnisation spécifique est également souhaitée.

Conclusion

L’emprise psychologique, phénomène mal identifié jusqu’alors, aura désormais son inscription dans la législation. Dans l’espoir que ce fléau soit mieux détecté et mieux sanctionné.

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