Un terme qui a fait son entrée dans les dictionnaires, mais également dans les débats de société. Alors que la lutte contre l’obésité s’intensifie, la grossophobie demeure. État des lieux.

Grossophobie - Actu

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La grossophobie est un néologisme qui désigne l’ensemble des attitudes et comportements discriminatoires à l’égard des personnes en surpoids. Tout comme le racisme ou le sexisme, la grossophobie est une réelle discrimination qui peut se manifester par des insultes et des inégalités.

Dans notre société, les médias et le monde de la mode prônent la minceur. Cet idéal est véhiculé par les couvertures de magazines, les séries TV et les réseaux sociaux. Des normes sociales imposées auxquelles nous sommes tous perméables. De plus, les stéréotypes subsistent : les obèses sont soi-disant fainéants, gloutons et en mauvaise santé…

Des conséquences sanitaires et sociales

Tout comme les autres discriminations, la grossophobie a des conséquences psychologiques et sociales. La mésestime de soi, le sentiment d’exclusion et l’échec des régimes peuvent en effet conduire à la dépression. L’accès à l’espace public ou aux transports en commun peut s’avérer difficile, ce qui renforce le sentiment d’isolement.

Dans la sphère médicale, les obèses sont moins bien accueillis et tolérés que les autres. La grossophobie des soignants se manifeste par des propos blessants à l’égard des patients. S’ajoute à cela le manque de matériel adapté pour la réalisation d’examens médicaux, ne serait-ce que la longueur du brassard pour la prise de tension artérielle.

Des discriminations à l’emploi

Une étude menée de manière conjointe par l’Organisation internationale du travail (OIT) et le Défenseur des droits a permis de quantifier la discrimination à l’emploi des personnes en surpoids. Il ressort un chiffre éloquent : 20 % des chômeurs obèses se disent discriminés lors de l’embauche. Un chiffre qui concerne 30 % des femmes mais seulement 13 % des hommes.

La lutte contre la grossophobie

Les militants, les activistes et les blogeurs anti-grossophobie sont nombreux sur notre territoire, parfois rassemblés au sein d’associations. Grâce aux réseaux sociaux, ces derniers peuvent sensibiliser le public et pousser des « coups de gueule ». Le dernier en date concerne l’éviction d’une candidate taille 42 au titre de Miss Auvergne.

Ce collectif Gras Politique se définit lui-même comme « un collectif de personnes gros-ses, sans hiérarchie et sans organisation ». Il organise régulièrement des groupes de parole, des festivals, des rencontres, des actions de sensibilisation contre le harcèlement scolaire.

C’est grâce aux réseaux sociaux que le concept de body positive s’est fait connaître en France. Littéralement « corps positif », le « body posi » célèbre le corps sous toutes ses formes. Sur Instagram, des photos de corps sont ainsi partagées avec des hashtags tels que #allbodiesaregoodbodies. À travers une véritable communauté, les abonnés gagnent confiance en eux et prennent à nouveau conscience de leurs atouts.

Le récit On ne naît pas grosse transposé dans le téléfilm Moi, grosse diffusé l’an dernier, a permis de sensibiliser le grand public à la grossophobie. Et les séries mettant en valeur des femmes rondes sont aujourd’hui plus fréquentes, comme Shrill, diffusée récemment sur Canal+.

Conclusion

Le constat est sans appel : les obèses, invisibles dans la société française, sont moins aptes à obtenir un emploi ou encore à recevoir des soins… Le Gouvernement privilégie aujourd’hui la lutte contre l’obésité sans aborder la grossophobie. Une fois de plus, c’est la grande oubliée des discriminations, au regard des militants.

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